Petite histoire de Dogneville
Le blason installé sur le mur de la salle des fêtes, 75 rue de Brunove, constitue un bon document pour écrire un abrégé de l’histoire du village. Il a été réalisé en 1991 par un héraldiste de Golbey qui s’est inspiré du petit ouvrage de Jean-Marie Conraud rédigé en 1989, « Dogneville, berceau d’Epinal ».
Dans la partie supérieure gauche, on lit les noms d’ARNOU et DODA. Issu d’une famille de la noblesse franque, ARNOU est né vers 580 près de Nancy. Après de solides études, il est confié à la cour du royaume d’Austrasie qui s’étend de la Franche-Comté à la Mer du Nord. En reconnaissance de ses qualités, il devient maire du palais à l’époque de ceux qu’on n’appelait pas encore les rois fainéants. Vers l’an 600, il épouse la fille du conte de Boulogne qui s’appelle DODA. De leur fils ANSEGISEL descendront Pépin d’Héristal, Charles Martel, Pépin le Bref, et enfin le grand Charlemagne.
De "Dodanica Villa" à Dogneville
Arnou réside à Metz, mais parcourt fréquemment notre région où il découvre le territoire entre la Moselle et le Saint Oger. Vers 620, il donne à cette terre le nom de DODANICA VILLA (territoire de DONA), en hommage à son épouse.
En 613, le roi CLOTHAIRE II l’invite à accepter le siège épiscopal de Metz de 613 à 628, tout en continuant à être associé aux fondements du royaume de l’Austrasie. Son épouse DODA entre au couvent à Trêves. En 629 il se retire dans le massif du Fossard pour soigner les lépreux. Il y meurt en 640. Son corps sera ramené à Metz l’année suivante. Charlemagne lui-même serait venu à Remiremont en sa mémoire. Dogneville est alors un village de pêcheurs dont certains remontent le cours de la Moselle jusqu’à un lieu couvert de ronces et d’arbustes épineux qu’ils appellent SPINA.
Dans le bandeau du blason, on peut lire 1003 DODINIACA VILLA. C’est la première mention du nom de Dogneville dans une charte d’Henri II, roi de Germanie devenu empereur en 1014 et canonisé en 1146.
Avec le temps, la paroisse d’EPINAL créée en 985 supplantera la paroisse de DOGNEVILLE.
Le village subira le sort de la Lorraine avec les ravages de la peste et des guerres, en particulier la guerre de Trente Ans. En 1651, on ne dénombre pas plus de deux ménages, et sans doute pas plus de six habitants…
En 1790, la paroisse de Dogneville devient la commune de Dogneville.
Pourquoi les Bianlouts ?
L’origine du surnom des habitants de Dogneville n’est pas certaine, aussi voici deux versions possibles. La première est publiée dans “La Revue Populaire Lorraine” en avril 1978 :
A une époque déjà ancienne, les garçons des villages voisins venaient fréquemment voir les filles de Dogneville. Naturellement cela ne plaisait pas trop aux jeunes de cette dernière commune. Aussi décidèrent-ils d’agir pour y mettre un holà. Avertis de l’arrivée imminente d’une bande de garçons d’un autre village, ils allèrent à leur rencontre et se cachèrent dans la forêt à proximité du chemin que leurs concurrents devaient emprunter.
Les chemises blanches promptement enlevées et mises sur leur têtes devaient suffire à les effrayer. C’est ce qui se produisit effectivement. En apercevant “les montres” les autres se mirent à crier en choeur : “Sauvons-nous, sauvons-nous ! Voici des bians loups”. Et le surnom serait resté.
Le bulletin de Dogneville de 1980 relate une histoire tout à fait différente que vous pouvez retrouver en intégralité dans le document consultable ci-dessous.